Pornichet Select
C’est bien, mais il faudra juste encore apprendre bâbord et tribord
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Enfin, nous y sommes
Et voilà, je viens d’arriver à Pornichet en Loire-Atlantique, port de départ de la première course de l’année. La première de la saison 2024, mais aussi la première tout court que j’espère finir.

9 bateaux à couple, comme à droite sur cette photo, ça ne se voit pas tous les jours. Défi : trouvez le Pogo3 n°920 là-dedans ! C’est le troisième en partant du ponton (ça va encore, quand tu as oublié tes clefs).
L’année dernière aurait dû être ma première saison, mais elle avait été abrégée par une mésaventure comme il en arrive tant dans ces projets mini. Pour faire court, un caillou qui n’a jamais lu le RIPAM m’avait fait un refus de tribord. J’ai lu quelque part qu’on appelle ça aussi « l’hydrographie par la quille », c’est plus poétique qu’une « erreur de nav ». Passage par la case chantier, remise à l’eau tardive, désistement des autres courses. Tant pis, on fait Ctrl+Z et on recommence l’année suivante.
Nous y voilà donc, à cette première « vraie » saison, en mode « cette fois-ci ça va marcher ». Nous sommes début mai, et j’ai passé le mois d’avril à naviguer pour me préparer aux trois courses que j’espère faire. Soit nettement moins que ceux qui s’entraînent tout l’hiver, mais j’habite et travaille trop loin pour y aller les week-ends. J’ai donc fermé boutique pendant cette partie de la saison, consacré un mois complet (ça passe vite) à l’entraînement et la préparation du bateau, et à un moment, il faut y aller. Cette année, j’ai la chance d’être accompagné par mon entraîneur Hervé Laurent, dont les conseils sont sacrément utiles. À moi donc d’être à la hauteur. « Fais-nous ça bien », comme il dit souvent.
Arrive le jour du départ. Je voulais écrire le fameux « nous partîmes un beau matin », mais ça ne marche pas, il pleuvait en arrivant. Drôle d’ambiance, mais tant pis on en fera abstraction, la pluie c’est dans la tête. De toute façon il ne pleut que sur les ***, comme chacun sait. Ce principe météorologique s’applique normalement « en Bretagne », mais ça doit englober le 44 aussi. Or justement, miracle, il s’arrête de pleuvoir quand on sort du port ! Donc nous ne sommes pas des ***, c’est rassurant.
Prudence au volant
Ma stratégie sur la ligne de départ est assez simple : tout faire pour garder mon bateau en un seul morceau. Il faut dire que l’année dernière, ça a vraiment cartonné, les collisions au départ sur le circuit mini. Alors on va faire gaffe. Aujourd’hui on a un peu de vent, un ris dans la GV, et ce ne serait pas une touchette à 2 nœuds, plutôt un gros boum rédhibitoire. Je prends donc un départ prudent (traduisez : un peu nul). Ça se passe bien, les deux bouées du circuit en baie sont virées, on peut enfin viser le chenal qui nous fait sortir de la baie, et aller naviguer « pour de bon ». Je veux dire là où il y a de l’eau à courir. Pour moi, c’est seulement là que le stress du départ est mis de côté et le plaisir de naviguer commence.

Encore en baie de La Baule. La vue est tellement meilleure depuis l’arrière !
Le premier bord devrait se faire sous spi, mais on attend un petit front avec une bascule de vent de 90 degrés. On nous a bien avertis au briefing météo : elle peut s’opérer assez rapidement, et devrait arriver entre 13h et 15h, même si « ce ne sont pas les horaires de bus non plus ». Le départ étant fixé à 13h, il se pourrait même qu’elle se produise pendant la procédure de départ. Génial. Et en prime, ça nous obligerait à multiplier les virements et à nous croiser dans le chenal de sortie de la baie, rebonjour le risque de collision. Nous avons échappé à ce scénario, mais je l’attends de pied ferme, ce front.
J’y vais donc mollo, c’est-à-dire sous gennaker, et ça marche plutôt pas mal au début. Puis le vent baisse mais la bascule n’arrive pas. Et alors, ce fameux front, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ? Des fronts, il y en a de différentes sortes : des chauds, des froids, des occlus, des dégarnis, des populaires, des impopulaires… Là, rien de tout cela pour l’instant. Je me décide à envoyer le spi, d’abord le petit qui sera plus maniable si la claque arrive quand même, puis le grand, en désespoir de cause quand ça n’avance vraiment plus. Tout ça pour ça : j’aurai fait toutes les voiles en ayant un train de retard à chaque fois. En arrivant à la bouée Chimère à contourner en baie de Quiberon, je comprends que la rotation s’est faite mais tellement progressivement, alors que moi, j’attendais une de ces bascules bien franches du genre qui t’envoient le spi dans la figure ! Pas grave, on est là pour apprendre.

Il y a l’option gennaker et l’option spi. Et puis la troisième : ceux qui font des photos au lieu de s’occuper de leurs voiles !
On peut se lâcher un peu
Je suis un peu en queue de flotte, mais c’est pas grave : il y a des bateaux autour de moi, le ciel s’est dégagé, le soleil qui décline commence à faire de belles couleurs et des effets entre les nuages alors qu’on s’approche des Grands Cardinaux pour quitter la baie de Quiberon. C’est toujours un passage un peu magique là-bas : c’est assez photogénique, et on a toutes les chances de rencontrer les fous de Bassan et peut-être aussi les dauphins, si on est sage. D’ailleurs, ils ont lu dans mes pensées on dirait, les voilà qui se pointent ! Ça change de l’ambiance de ce matin, quand on est arrivés à nos bateaux sous le crachin…

Les Cardinaux

Flipper le dauphin, à votre service (filmé juste après les Cardinaux).
Maintenant, il faut aller vers le sud, mais pour ça il faut d’abord contourner le champ d’éoliennes de Guérande, et l’éolienne expérimentale qui trône toute seule un peu à côté. D’ailleurs, on se fait sermonner préventivement à la VHF toutes les 20 minutes par les autorités. Il paraît que l’année dernière, quelqu’un a été convoqué par les Affmar pour avoir traversé la zone interdite. Ça ne rigole pas. Parce qu’on urbanise la mer, maintenant.
À mon avis, c’est à peu près égal de passer entre le champ de Guérande et l’éolienne expérimentale, que de laisser tout ce bins à bâbord et obliquer après tranquillement. Je choisis la deuxième option, alors que les autres font l’inverse. Ils abattent et prennent de la vitesse quand je continue au près, mais je déroulerai le gennaker avant eux quand j’aurai contourné le « pâté de maisons ». Effectivement, je déroule quand la nuit tombe et retrouve les copains qui m’avaient largué une heure plus tôt. Le vent rentre avec la tombée de la nuit, et ça glisse « grave bien » sous gennaker avec un ris GV et bien matossé.
C’est vraiment ce genre de glisse qui nous fait craquer pour ces bateaux ! On s’approche de l’île d’Yeu qu’il faut laisser à tribord, on passe donc entre le continent et l’île. Tout schuss, au point que je prends le deuxième ris pendant un moment. Mon petit P3 est heureux et me le fait savoir en fonçant à 12 nœuds. Ce n’est pas la vitesse maximale du bateau, mais ça décoiffe déjà bien. C’est un zodiac lancé plein gaz mais sans le bruit du moteur. Ou dit autrement, une planche à voile au planning mais dotée d’un pilote automatique et d’une cabine pour se mettre au sec et aller roupiller 10 à 20 minutes de temps en temps, tour d’horizon effectué et alarme de l’AIS préalablement réglée. Et puis sous gennaker au vent de travers dans la brise, on peut y aller en dormant du sommeil du juste, on ne craint pas le départ au tas.
Moi pas tout comprendre
Depuis que j’ai retrouvé les autres, j’ai non seulement recollé au paquet qui me précédait mais j’en ai aussi dépassé quelques-uns, je ne m’explique pas trop comment. Sur un bord de travers tout droit, c’est de la vitesse pure, pas vraiment de la stratégie. Or il n’y a pas de raison que mon bateau soit plus performant, sauf vis-à-vis de ceux d’ancienne génération, mais je sais que je dépasse aussi des bateaux du même type que le mien. En plus, il y a tous les nez ronds, plus raides à la toile et plus planants, qui devraient me dépasser en vitesse. C’est justement à ces angles-là que les dernières générations creusent l’écart. Une hypothèse : certains ont pris possession de leur bateau il y a seulement quelques mois voir quelques semaines. Peut-être que de nuit, ils préfèrent retenir le cheval un peu ? C’est au fond ce que je faisais l’année dernière, lorsque j’avais remis à l’eau et que je m’entraînais tout seul. Mais ça n’explique pas tout.
À la hauteur de l’île d’Yeu, il y a maintenant une queuleuleu de lumières rouges qui semblent se coller assez près de l’île, je ne comprends pas trop l’intérêt qu’il y a à faire ça. Ceux qui étaient autour de moi sont désormais tous à une certaine distance sur mon tribord. Pour avoir moins de mer ? Ou un peu moins de vent et éviter de réduire ? Mmmh bizarre, mais le fait d’être un peu décalé latéralement me permet d’enchaîner des siestes de 15 min sans risquer d’accrochage. De toute façon, que ce soit en ville, sur la route ou en mer, là où tout le monde s’agglutine, j’ai toujours le réflexe d’aller dans la direction opposée ! Je comprendrai tout ça après l’arrivée, ce sera la chute finale !

Au fait, voici le parcours, qu’on sache de quoi on parle.
En attendant, la course se passe plutôt bien, la marque à contourner au sud est franchie le lendemain, retour maison sous spi d’abord, en attendant une bascule que je gère mal (celle-là était nette pour le coup, pas progressive comme la veille). On gagne vers le nord au près, puis dès qu’on a laissé l’île d’Yeu par le large cette fois-ci, hop ça abat, ça déroule les gennakers et ça accélère. Même scénario que la veille : la nuit tombe, le vent rentre avec l’angle idéal, le bateau fonce et j’en rattrape quelques-uns. Surtout, je retrouve ceux qui sont remontés par l’intérieur de l’île d’Yeu (on avait le choix au retour) et qui m’avaient largué plus tôt dans la bascule. On est maintenant un gros paquet de bateaux qui se sont rejoints et qui filent ensemble vers la baie de la Baule, plus question de faire la moindre sieste jusqu’à l’arrivée. J’ai derrière moi ceux qui sont remontés par l’intérieur d’Yeu (certains au moins). Je suis bord à bord avec quelques bateaux à la même vitesse. Subitement, le vent monte d’un cran, mon bateau accélère et je creuse un petit écart. L’autre n’a pas réussi à exploiter la même rafale ? Il fait nuit noire, je ne vois que des lumières, je ne sais pas ce que font les autres, comment ils sont réglés etc. Parfois on ne comprend pas pourquoi ça ne marche pas. Eh bien là, je ne comprends pas pourquoi ça marche !
Retour maison
Nous sommes dans le chenal de Saint-Nazaire, dans l’axe de la Loire avec le vent qui forcit juste à l’angle idéal. Par chance, le courant de marée est dans le même sens, ce qui veut dire que la mer est un tapis propice à la vitesse. Ce n’est pas maintenant qu’il faut enrouler le gennaker, ça c’est sûr ! Je ne comprends toujours pas pourquoi les lumières des autres s’éloignent derrière, ce que confirme l’AIS. On a des cargos au mouillage en attente, illuminés comme des sapins de Noël. Ça en impose, mais je vérifie bien à l’AIS, ils sont tous à l’arrêt. Il y a un gros trou entre deux, hop, je m’y engouffre à 12 nœuds. J’aimerais bien que tous les rochers et bouées de casiers qui jonchent la côte soient aussi faciles à voir dans la nuit ! Par la suite, d’autres m’ont dit avoir enroulé et ralenti exprès à cause des cargos. Moi, ce qui m’embête davantage, ce sont les deux gros tas de cailloux entre lesquels il faut passer juste après, Banche et Lambarde. Le passage est délimité par deux cardinales qui ne sont pas éclairées la nuit. Il y a bien un phare sur Banche, dont il faut recouper le relèvement avec celui du Grand Charpentier pour se pointer sur la carte, mais à cette échelle, et à la vitesse à laquelle on est lancés, on aurait trois fois le temps de finir dans les cailloux, ou alors il faudrait « rouler au pas ». On dit merci au GPS, je vise bien le milieu du passage et vois le phare de Banche défiler d’assez près, c’est un peu flippant ! Sans GPS, on s’assurerait trois fois de sa position en recoupant avec tout ce qu’on peut, bien avant de s’engager, puis un suivrait le cap compas en pinçant les fesses jusqu’à laisser bien derrière soi le feu de Banche. Mais entre nous, sans GPS, je serais du genre à attendre le jour pour distinguer ces deux cardinales. Je serais curieux de savoir ce qu’en penseraient les vrais marins qui ont connu la grande époque antérieure au GPS, si ces lignes venaient à leur tomber sous les yeux.
Enfin, le chenal d’entrée de la baie de la Baule, la passe des Guérandaises. Là, on a du rouge et du vert qui clignotent la nuit, je préfère ça. Allez, j’enroule à l’entrée de la passe, je serai plus manœuvrant pour trouver cette ligne d’arrivée, tant pis si je me fais redépasser.
La baie de La Baule, c’est plein de lumières aveuglantes la nuit. J’ai les coordonnées GPS du bateau comité, j’avance vers ce point mais je ne le vois toujours pas, gêné par les lumières de la terre. La ligne est à 300 mètres des rochers de la digue. J’avance, je ne vois toujours rien. Je comprends à la VHF que le bateau devant moi a vu le comité et sait où il va, je me guide en suivant son feu blanc. Au dernier moment, voilà tout d’un coup le gyrophare orange annoncé, la bouée éclairée à la lampe-torche… C’est fait, j’ai franchi la ligne. Maintenant, demi-tour vers le milieu de la baie, on est beaucoup trop proches des rochers. Il faut se repérer, ne surtout pas baisser la garde et ne pas gêner ceux qui arrivent après moi.
Un dernier effort, pour effacer toute trace d’effort (et éviter d’aller au tapis)
Il est 2 heures heures du matin, la baie se remplit avec toute une flopée de bateaux qui arrivent, il n’y a qu’un seul semi-rigide pour nous rentrer dans le port au compte-gouttes. L’embouteillage dure longtemps. Je prends deux ris dans la GV pour ralentir, il y a 20 nœuds et du clapot dans la baie. On ne voit que les feux de mât des autres, on sait si c’est le flanc bâbord ou tribord d’un copain mais difficile de visualiser immédiatement la trajectoire exacte de chacun, les vitesses de rapprochement, comment on va se croiser à chaque fois, si l’autre nous a bien vus, s’il manœuvre ou garde son cap. Ce n’est pas comme au large avec plus de temps, plus de place et un croisement à gérer à la fois (encore que)… 3 heures du matin, toujours à tourner comme ça en attente dans la baie. La fatigue frappe à la porte car l’organisme pense être arrivé, mais il ne faut pas piquer du nez maintenant. La confusion règne à la VHF, un bateau vient de s’échouer sur la plage, un autre vient de se poser sur les rochers de la digue. L’urgence est de leur venir en aide, plus de nous remorquer. La SNSM vient donner un coup de main avec ses deux zodiacs, pour ces deux bateaux puis finalement aussi pour nous rentrer avant qu’il y en ait d’autres qui finissent dans le décor. Je suis enfin remorqué, en dernier de tout ce groupe, vers 4h30 du matin. Encore un effort pour m’amarrer à couple, passer des amarres à terre. Puis boum, la tension peut retomber, je vais m’effondrer de sommeil dans mon bateau, même pas le courage d’aller signer à l’émargement d’arrivée et rendre la balise, on fera ça après la sieste. L’arrivée a été plus stressante que le départ, j’avais peur de faire un remake de l’année dernière (le coup des cailloux qui ne respectent pas la priorité des voiliers).
Le pataquès
En émergeant de ma sieste, je ne sais même pas encore quel est mon classement, j’ai seulement entendu mon temps de parcours quand j’ai franchi la ligne. Il faudra regarder sur internet après avoir récupéré mon téléphone. À l’émargement, on me demande ma déclaration d’autopointage. Pas de problème, j’ai noté avec soin mon heure de passage à la marque au sud du parcours.
– Non non, c’était la bouée La Sablaire qu’il fallait autopointer, pas celle-là ! Vous savez à peu près quand vous l’avez passée ?
– Ah ben, euh…
En fait, il y avait eu un changement de parcours la veille du départ, annoncé au briefing, et l’avenant aux IC était sorti officiellement vers 23h. Dans le parcours original, la marque la plus au Sud, qui devait être la Nouch Sud aux Sables-d’Olonne, servait de porte pour geler la course si besoin. Avec carrément un bateau viseur et tout le dispositif, en plus d’une obligation d’autopointage. J’avais compris que cette nouvelle marque au sud tenait le même rôle, mais étant au large, pas de bateau viseur. Ben j’avais mal compris. Il ne faut jamais être sûr de sa propre logique, il faut surtout lire ce qu’il y a marqué ! Bon, ce n’est pas très grave. Enfin si, en fait.
Le lendemain, mon téléphone sonne, c’est le président du Comité de course.
– Apparemment, il semble que vous n’avez pas passé La Sablaire
– Euh… La Sablaire… C’était bien à laisser à tribord ?
– Ah non, à bâbord !
Patatras.
J’avais pourtant imprimé et plastifié le tableau des marques de parcours avec bâbord/tribord, je l’ai consulté plusieurs fois pour vérifier, mais pour celle-là j’étais tellement sûr que je n’ai pas regardé. Ah d’accord, je comprends mieux maintenant pourquoi tout le monde s’agglutinait contre l’île d’Yeu la première nuit ! Et ça ne m’a même pas poussé à vérifier le parcours, allez comprendre…
Résultat des courses (on peut le dire) : j’ai loupé une marque, donc techniquement, je n’ai pas effectué le parcours, donc techniquement, je n’ai pas fait la course. Je suis donc classé DNS (Did Not Sail), c’est un peu comme disqualifié, juste sans la vilaine connotation (on disqualifie un tricheur, on met DNS à un tête-en-l’air), mais avec le même effet. Et si je ne valide pas cette course :
1. je suis toujours à 0 mille de qualification pour la future transat, je loupe ces 300 milles.
2. je n’ai pas le droit de disputer la course suivante, car il faut d’abord avoir fini une « petite » course avant d’en faire une « moyenne » (logique), et je loupe les 500 milles qu’elle représente. Je loupe donc 800 milles de qualif.
Ben mazette. En arrivant au port, je constate que nous sommes en fait cinq à avoir fait la même boulette. Je me sens un peu moins bête (seulement un peu). Il se trouve que ni le jury, ni le comité, ne s’en étaient rendu compte tout de suite, et aucun autre concurrent n’avait réclamé non plus. Finalement, ils estiment la sanction un peu sévère (même si je l’aurais assumée) et après une instruction rapide mais en bonne et due forme, le DNS est commué en pénalité de 4 heures. Je finis donc classé, 48ème et non plus 22ème, mais sauvé/repêché !
Moralité et débriefing
C’est normal et courant qu’un parcours change à la dernière minute. Si les dates de début et de fin de la course ne sont pas modifiables, c’est bien le parcours qui sera la variable d’ajustement selon de la météo. Il faut donc savoir sortir du schéma qu’on avait en tête depuis plusieurs mois et se projeter dans autre chose. Pour cela, le bateau et toute la logistique doivent être au point au minimum 24 heures avant, pour que les dernières 24 heures ne soient consacrées qu’à étudier la météo, se vider le cerveau des autres préoccupations, se reposer et avoir les neurones en ordre au moment où les avenants aux IC sortent. Le stress du départ et la surcharge mentale d’avoir d’autres choses à gérer m’ont embué le cerveau à ce moment-là. Bonne leçon à retenir. La prochaine fois je fais gaffe, promis, juré, craché.
D’ailleurs, pour éviter de me planter, je porte maintenant le mode d’emploi directement sur mon t-shirt. Voyez plutôt :

Le rouge est à bâbord, le vert à tribord, et le verre de rouge à ras bord.
À suivre : le débriefing de la Mini en Mai, quand j’aurai eu le temps de l’écrire.